Domaines de recherche et résumés des principales publications
Au cours des 10 dernières années, mes travaux de recherche se sont organisés selon quatre axes principaux :
- linguistique variationniste et sociolinguistique
- phonologie générale et phonologie du français
- linguistique et cognition
- histoire et épistémologie des sciences du langage.
Les deux premiers axes correspondent aux orientations fondamentales de mon travail et regroupent l’essentiel de mes publications. Les deux derniers axes correspondent à des travaux qui découlent des précédents et proposent des mises en perspectives plus théoriques ou épistémologiques. Je présente ci-dessous chacune de ces directions de recherche. La liste complète de mes travaux et publications comprend à ce jour 208 entrées (5 ouvrages, 14 directions d’ouvrages collectifs, 85 articles ou chapitres d’ouvrages publiés en français, anglais, arabe, hongrois ou portugais et 104 rapports, communications ou conférences invitées). Dans la présentation qui suit, les chiffres entre parenthèses renvoient à la liste numérotée de mes publications.
1 Linguistique variationniste et sociolinguistique
Mes travaux de recherche en sciences du langage ont commencé par un travail d’enquête phonologique et sociolinguistique sur une communauté de locuteurs de la région parisienne (1). Dès cette époque, mes recherches s’articulaient autour de quatre questions essentielles qui continuent de structurer mes travaux actuels : une question empirique concernant les usages, une question descriptive et formelle concernant la variation, une question sociolinguistique concernant la valeur des variantes et enfin une question théorique concernant la capacité pour les différentes théories et modélisations grammaticales à prendre en compte l’ensemble de ces dimensions.
L’analyse phonologique d’une langue comme le français comporte nécessairement une dimension empirique. Or, la phonologie du français prend encore trop souvent pour données les prescriptions d’une norme orthoépique jamais attestée. Il est donc nécessaire d’opposer à cet imaginaire phonologique une description fine et précise des usages réels des locuteurs actuels saisis dans les contextes les plus quotidiens de la communication ordinaire (14). Sur un certain nombre de points clés du système phonologique du français comme par exemple la simplification des groupes consonantiques finals, l’allègement des groupes internes, la phonotactique de schwa ou la liaison, l’enquête socio-phonologique livre des données cruciales qui conduisent à réévaluer, souvent de façon très critique, les analyses phonologiques les plus reçues (5). Comme je l’ai montré, la description des usages réels n’a pas que des vertus empiriques et descriptives. Portant au jour des données nouvelles, souvent variables, elle impose un retour critique sur les analyses et les modélisations phonologiques (27).
La question de la variation est donc d’abord une question empirique. En effet, dès que l’on recourt à l’enquête pour construire le datum phonologique, on se trouve confronté à l’existence de variantes, à la concurrence de plusieurs formes phoniques ayant même valeur assertorique. La prise en compte de la variation linguistique est donc incontournable. Quand bien même on déciderait de contrôler ou de suspendre expérimentalement toutes les sources externes de variation (contexte, style, lieu, temps etc.) (22), les usages réels des langues restent marqués par une variation irréductible dont l’existence au cœur même des dispositifs linguistiques ne peut jamais être réduite (21, 27). C’est pourquoi la linguistique variationniste inscrit au centre de son programme la modélisation et le traitement de la variation inhérente en tant que dimension structurante des grammaires (42). Cette variation inhérente apparaît en effet hautement réglée et contrainte par les nécessités de l’intercompréhension de sorte que l’on doit concevoir les grammaires comme des systèmes dynamiques d’équilibre entre invariant et variation; hétérogénéité et homogénéité (33). Ces deux dimensions antagoniques sont toujours présentes et se limitent l’une l’autre. La dynamique des échanges tend ainsi à une homogénéisation des compétences et des représentations linguistiques, tandis que l’asymétrie des interactions sociales et la dynamique de différenciation sociale exploitent le caractère intrinsèquement variable des compétences et des représentations pour y inscrire des différences de pouvoir et de statut (27).
La prise en compte de la variation débouche donc sur une interrogation proprement sociolinguistique. En effet, l’analyse phonologique et la modélisation variationniste permettent de définir non des variables sociolinguistiques précises, mais des locus d’instabilité structurelle du système, des moments d’équilibre peu stabilisés entre dynamiques contradictoires, en bref des lieux potentiels de variation (60, 64, 74). Il reste que tous ces locus ne deviennent pas nécessairement des lieux de variation, et qu’un certain nombre de ces variantes seulement se trouve investi de valeurs socio-différentielles précises. De plus, cette évaluation sociale des variantes phonologiques apparaît historiquement instable (77). Il y a donc une relation nécessaire à éclairer entre modélisation variationniste et évaluation sociale des variantes, entre variation inhérente et variation socialement qualifiée (28). C’est dans le cadre de la sociologie des biens symboliques que j’ai abordé la question de la valeur socio-différentielle des variantes (21). Les concepts de champ et de marché permettent d’éclairer le fonctionnement des indicateurs, marqueurs et stéréotypes sociolinguistiques (42). En retour, l’usage de ces variantes permet d’analyser l’habitus de groupe et l’habitus individuel. L’analyse éclaire alors la trajectoire sociale la plus probable des locuteurs observés (22).
Comme je viens de le rappeler, la linguistique variationniste n’est pas une sociolinguistique mais une linguistique générale qui prend au sérieux les questions de la variation inhérente et de l’hétérogénéité des grammaires (27). Elle interroge les théories linguistiques sur leur capacité à prendre en compte, à analyser et à expliquer la variabilité (74) des formes linguistiques. De la reconnaissance du caractère central de la variation il suit en effet des conséquences précises sur l’architecture des modèles linguistiques, singulièrement phonologiques, sur l’organisation des grammaires dont le caractère dynamique, plastique et déformable doit permettre d’intégrer ces dimensions (42). En retour, ces propriétés ne sauraient être tenues pour uniquement formelles, elles doivent être rapportées à des dimensions cognitives et des fonctionnalités mentales précises (3).
Dans les dernières années j’ai poursuivi ces recherches en interrogeant plus particulièrement la question de la valeur socio-différentielle des variantes attestées en phonologie du français. J’ai notamment analysé les principes d’économie articulatoire (anticipation positionnelle, coarticulation, loi du moindre effort) souvent évoqués pour en rendre compte. (64, 66, 67). J’ai également poursuivi la piste modélisatrice en étudiant notamment comment l’approche variationniste pouvait être intégrée aux nouveaux cadres phonologiques que sont les phonologies harmoniques, les phonologies à contraintes et réparations ou les phonologies optimalistes (55, 59, 60, 74). Enfin, en collaboration avec J. Durand (Toulouse) et Ch. Lyche (Oslo) j’ai lancé un très important projet d’enquête phonologique : « La Phonologie du Français Contemporain : usages, variations et structures (PFC : http://www.projet-pfc.net/) » qui vise à constituer un corpus phonologique de plus de 500 heures d’enregistrements collectés sur 50 points géographiques différents à partir d’un protocole unique spécialement construit pour documenter les points clés de la phonologie du français dans une perspective à la fois synchronique et historiquement comparative (66, 67,71, 77, 79, 80). Le projet PFC occupe une place centrale dans mon activité scientifique. Il établit le lien nécessaire entre mes travaux sociolinguistiques et variationnistes d’une part, mon activité dans le domaine de la phonologie du français d’autre part. Les 3 volumes à paraître en 2007 et 2008 constitueront un bilan de la phonologie du français adossé à une base descriptive d’une ampleur et d’une précision jamais atteintes à ce jour (5). Il est comparable aux grands projets internationaux portant sur l’anglais (Atlas of North American English, Labov et alii) ou sur d’autres langues. Un volume complémentaire à destination du public anglophone est en négociation avec Oxford University Press pour 2008.
2 Phonologie générale et phonologie du français
Depuis une vingtaine d’années le champ phonologique a connu des bouleversements considérables. Les modèles linéaires et dérivationnels des années soixante dix ont pratiquement tous été abandonnés et on a vu surgir un ensemble de propositions théoriques et de modèles formels multilinéaires, autosegmentaux, dynamiques ou harmoniques. Dans de nombreuses publications (8, 9, 10), je me suis proposé de rendre compte de cette évolution, de présenter les innovations les plus pointues de la phonologie actuelle et de proposer une grille de lecture épistémologique de l’évolution du champ (45, 46, 47, 54, 55). Une part de mon activité a ainsi été consacrée à des projets éditoriaux visant à présenter au public francophone l’évolution actuelle de la phonologie internationale (8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15).
En proposant une évaluation contradictoire des différentes approches phonologiques défendues sur la scène internationale, j’ai avancé l’idée que la question de la modélisation de dynamiques contradictoires, au sens que la linguistique variationniste donne à ce concept, constituait un enjeu majeur pour la phonologie contemporaine (34, 45, 92). A cet égard, la convergence actuelle entre une partie des acteurs de la théorie de l’optimalité et la linguistique variationniste montre que cette exigence commence à être prise en compte. J’y ai contribué en montrant que la question de la variation interlangue, question classique dans les approches de type ‘Principes et Paramêtres’, n’était pas formellement distincte de la question de la variation intralangue, voire intralocuteur, telle que la linguistique variationniste la pose (61, 74). Ainsi, mon activité en linguistique variationniste ne se trouve pas autonomisée par rapport à mon activité de phonologue, les questions posées par le variationnisme constituant aujourd’hui l’un des points clé du débat phonologique proprement dit (69).
Ma propre critique des modèles linéaires s’est développée sur le terrain particulier de la phonologie métrique et de la modélisation des systèmes accentuels (2, 4). J’ai présenté une déconstruction critique des notions d’arbre métrique, de grille et de constituant en montrant que ces notions se montraient inadéquates pour analyser et expliquer de nombreux systèmes accentuels (34). Cette critique des modèles arborescents débouche sur une déconstruction des notions de constituance et de compositionnalité et me conduit à proposer des modèles dynamiques nouveaux (4, 43, 45). En étudiant les systèmes accentuels de langues très diverses j’ai montré que les notions d’eurythmie et de contour jouaient un rôle essentiel que les arborescences et les dérivations masquaient le plus souvent (47, 49, 50, 51). J’ai ainsi proposé des analyses précises des systèmes accentuels de langues comme le portugais, le breton, le macédonien, ou le winnebago dans le cadre de la phonologie harmonique et j’ai réévalué les analyses proposées dans ce cadre pour le weri, le warao, le maranungku etc (20, 2, 4, 34, 39, 47). J’ai notamment montré que les patrons accentuels correspondaient à des courbes intonationnelles et que des principes simples d’ancrage, de propagation et de résolution du rythme (codas rythmiques) suffisaient à rendre compte de façon pertinente et cognitivement plausible de nombreux systèmes accentuels (4, 34, 38, 45, 51, 68).
L’analyse critique et la déconstruction des notions de constituance et de compositionnalité m’a logiquement conduit à m’intéresser de près à la théorie des systèmes dynamiques et aux systèmes neuromimétiques (43, 50, 55, 57). Dans le cadre de la phonologie harmonique, j’ai alors repris mes travaux sur la structure syllabique et la syllabation en français pour proposer une modélisation connexionniste de la syllabation (49, 50, 54). Reprenant les perceptrons unicouches à inhibition bilatérale de la phonologie harmonique, j’ai proposé d’individualiser les paramètres de connectivité latérale (poids synaptiques). J’ai alors montré que les architectures originales que je proposais étaient capables d’apprendre la syllabation et la découpe syllabique en inférant des valeurs de sonorité pour les différentes classes naturelles de segments à partir du corpus d’exemples qui leur était présenté (49, 50, 51). Appliquée au français et au portugais ces simulations par réseaux de neurones formels ont donné des résultats particulièrement encourageant pour le traitement automatique de processus phonologiques par des réseaux neuromimétiques (35, 36, 57)
Ces travaux neuromimétiques se sont progressivement élargis aux autres domaines de la linguistique jusqu’à déboucher sur une réflexion d’ensemble à propos des sciences cognitives et de la linguistique (3, 54, 74). Parallèlement, l’élaboration d’analyses dynamiques et neuromimétiques de la syllabation ou de l’accentuation m’a conduit à réévaluer l’histoire récente et plus ancienne de la phonologie pour y déceler les racines historiques de cette façon d’appréhender les dynamiques structurales ou phonotactiques en phonologie (10, 42, 46, 47,49, 60, 61, 65). Ainsi, mes recherches phonologiques, interrogeant l’hétérogénéité inhérente des grammaires, la plasticité des systèmes et la dynamique interne des dispositifs mentaux conduisent-elles très logiquement aux sciences cognitives.
3 Linguistique et sciences cognitives
Mon approche des sciences cognitives est directement liée à mes travaux en linguistique variationniste et en phonologie harmonique et dynamique (2). Partant d’une critique phonologique des notions de constituance et de compositionnalité, j’ai élargi mon propos jusqu’à aborder la question des représentations linguistiques et des représentations mentales (3). Contre l’approche classique qui postule l’existence de représentations symboliques structurées permettant la mise en œuvre directe de calculs logico-formels, j’ai défendu l’hypothèse connexionniste qui postule l’existence de configurations distribuées de type subsymbolique vues comme des états énergétiques transitoires dans des systèmes dynamiques (49, 50). Ma critique des représentations logico-formelles m’a donc directement conduit à une réévaluation de l’intérêt des modèles connexionnistes pour la linguistique et j’ai plaidé pour une linguistique neuromimétique de type connexionniste (56, 68).
Comme je l’ai montré (2), au centre de l’affrontement entre paradigme cognitiviste classique et paradigme neuromimétique on trouve la question de la plasticité des représentations et de leur caractère directement symbolique ou non (54, 56). Reprenant à mon compte l’approche subsymbolique du paradigme neuromimétique, j’ai montré comment elle s’articulait à la question des niveaux de représentation en phonologie. Au travers de la distinction entre niveau phonétique, niveau phonologique et niveau morphologique, la question des niveaux de représentations constitue une question centrale pour toute théorie phonologique (72, 73, 74). Elle a joué un rôle fondateur dans la définition de la discipline et le dégagement de sa méthodologie propre (54, 61). Elle continue d’organiser le débat théorique entre modèles phonologiques alternatifs. J’ai montré comment la question de l’articulation entre le niveau symbolique et le niveau subsymbolique se trouvait liée à la question de l’articulation entre le niveau phonétique et le niveau phonologique. J’ai proposé une organisation en niveaux d’analyse et de représentation cohérente avec mon approche dynamique et neuromimétique des processus phonologiques (49, 50, 54, 56).
Tout modèle cognitif du fonctionnement linguistique engage nécessairement une théorie de l’apprentissage et une hypothèse sur la richesse relative de l’état initial. Dans les modélisations neuromimétiques de l’accentuation ou de la syllabation que j’ai proposées, j’ai montré comment l’analyse dynamique des processus phonologiques adultes se trouvaient gagée par une hypothèse précise sur l’apprentissage non symbolique (3, 4, 56). En exploitant la plasticité synaptique des réseaux de neurones formels, j’ai montré comment un apprentissage subsymbolique pouvait être modélisé en lieu et place de l’apprentissage symbolique des paramètres locaux postulé dans les approches ‘Principes et Paramètres’.
Cette conception dynamique de la phonologie et de la grammaire, pose comme condition de validité une crédibilité neurophysiologique minimale. Elle implique également une réévaluation de la différence existant entre le niveau phonétique du signal et le niveau phonologique de sa représentation (92). Une approche dynamique et subsymbolique qui voit les représentations de haut niveau comme émergeant dynamiquement des représentations les plus proches du signal lui-même est ainsi conduite à recomposer totalement l’articulation entre phonétique et phonologie et donc à jeter un regard rétrospectif particulier sur l’histoire et l’épistémologie de la phonologie contemporaine (55).
4 Histoire et épistémologie de la phonologie
J’ai déjà signalé à plusieurs reprises que la formalisation de propositions ou de modèles phonologiques nouveaux impliquait nécessairement un réexamen critique des propositions plus anciennes. En ce sens l’histoire et l’épistémologie de la phonologie n’est pas à concevoir comme une discipline externe ou parallèle à la phonologie elle-même. C’est pourquoi j’ai défendu l’idée d’une histoire interne de la phonologie moderne intimement liée à ses développements les plus contemporains (52, 60, 61, 62).
En me proposant de faire communiquer des théories phonologiques concurrentes peu enclines au débat contradictoire et en tentant d’établir un dialogue entre les propositions anciennes et les propositions les plus actuelles, j’ai cherché à montrer l’unité profonde, au delà de leurs divergences apparentes, des problématiques phonologiques. J’ai ainsi montré comment la problématique cognitive parcourait de fait toute l’histoire de la phonologie moderne (61,92, 94). Il en est de même des notions de dynamique phonotactique et de variation des usages dont j’ai montré comment l’approche proposée par Grammont au début du siècle entrait en résonance directe avec les travaux les plus contemporains (60). S’agissant de la problématique des niveaux de représentation, j’ai montré comment les conceptions structuralistes pouvaient entrer en débat avec les positions génératives comme avec les propositions subsymboliques actuelles (3, 49, 50). Mon travail sur la théorie de la syllabe et sur la syllabation m’a conduit à reprendre la phonétique de Saussure et j’ai montré comment son approche des coefficients sonantiques et des tronçons syllabiques trouvait un écho direct dans les modèles syllabiques les plus récents (81,83).
Ces travaux historiques m’ont ainsi conduit à mettre en évidence l’unité profonde du champ phonologique (52). Au delà des différences d’école, la phonologie apparaît ainsi comme un champ scientifique unifié par un ensemble stable et récurrent de problématiques, de méthodes et de concepts. En conséquence, j’ai plaidé pour le caractère cumulatif de la recherche en phonologie. Au plan des données et des descriptions, comme au plan des méthodes et des analyses ou à celui des modèles et des théories, il apparaît nécessaire de prendre en compte les acquis du domaine et d’évaluer comparativement les propositions nouvelles. Ceci constitue la condition nécessaire de la maturation du champ phonologique comme champ scientifique au plein sens du terme (61, 52, 55).
J’ai récemment appliqué cette méthode d’analyse au comparatisme linguistique et à la question de la généalogie linguistique (75). Face au développement extrêmement rapide et extrêmement fécond des travaux croisant typologie linguistique et génétique des populations, j’ai montré qu’une analyse épistémologique précise du comparatisme classique, mais aussi des courants qui s’y opposaient, était susceptible d’éclairer d’un jour nouveau les polémiques actuelles. La construction d’un modèle darwinien de l’évolution des langues passe ainsi par une réponse aux arguments adressés au comparatisme classique. On peut lire dans les travaux les plus récents du domaine une réponse à ces questions sous la forme d’un abandon de la métaphore généalogique et des arborescences typologiques les plus simples (19, 75, 76)